1947
AUTEUR
ESSAYISTE
HISTORIEN
CONFÉRENCIER
Richard, trois fois (G) ,
Génial, Généreux, G...... , il a vécu tout ses instants présents !
Avant d'être Noire, son Œuvre fut Blanche... il sut se remettre à la page et tout fut écrit !
B I O G R A P H I E P e r s o n n e l l e
Richard en compagnie de ses parents, son frère et sa grand-Mère
C'est à Paris XIIIe, en 1947 que naquit Richard Khaitzine , son grand-père paternel, Salomon, un artisan ébéniste, quitte la Russie en 1914. Veuf, il épouse en secondes noces une alsacienne, Reine Rouff.
Charles, le père de Richard Khaitzine, qui exerçait le métier de cycliste de presse, exerça une forte influence sur sa future carrière d'écrivain en le guidant dans le choix de ses lectures.
Durant la Seconde Guerre mondiale, cet ouvrier autodidacte, prisonnier au stalag 17, écrivit à son ami le journaliste Hervé Mille afin d'obtenir des produits de première nécessité et des livres. Ce courrier parvint à un homonyme, l'écrivain Pierre Mille, un ami de Pierre Benoit et de Pierre Mac Orlan, qui appartenaient tous trois à l'association des Veilleurs.
Pierre Mille proposa à son correspondant inconnu de le parrainer durant toute la durée de sa captivité et lui fit parvenir régulièrement des colis.
Après des études secondaires menées jusqu'en classe de seconde au lycée Turgot à Paris où il est un élève très cultivé, brillant dans le domaine littéraire, mais aux résultats moyens dans les autres domaines, Richard Khaitzine décide de ne pas poursuivre d'études supérieures par la voie universitaire.
Charles et ses deux fils. Richard à droite.
Gibert Cesbron l'incite dans sa jeunesse à se lancer dans une carrière littéraire, et parallèlement à ses activités professionnelles comme employé de banque (BNP, Banque Rothschild, Bank of London and South America, Lloyds Bank) et ensuite au cours de nombreuses années de chômage, Richard Khaitzine se plonge, en autodidacte documenté, dans l’étude des philosophies, des religions, des mythes et du symbolisme sous toutes ses formes , ainsi que dans la petite histoire.
Il tente de vulgariser ces domaines dans ses ouvrages, pour les rendre ludiques et accessibles au grand public dont il a toujours le sentiment de faire partie en raison de son origine sociale modeste.
Richard Khaitzine écrivain atypique, auteur, scénariste, conférencier, historien, critique d’art et journaliste. Il était membre de la Société des Gens de Lettres et membre du Syndicat des Ecrivains et des Journalistes.
Il a fréquenté de nombreuses années la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques.
Son livre, "La Langue des oiseaux", est le résultat de trente ans de travail. Ses travaux sur Georges Perec et Raymond Roussel sont étudiés au Japon. Ses recherches littéraires et scientifiques, ainsi que ceux relatifs à la peinture, sont reconnus et enseignés par la Faculté des Sciences pluridisciplinaires, Polytechnique de Lisbonne au Portugal.
Parallèlement à l'écriture de ses ouvrages de vulgarisation, il collabore à diverses revues, et intervient quelquefois dans des émissions télévisuelles et radiophoniques françaises.
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"à mon frère qui me manque beaucoup !"
1950 ,
Ginette venait de donner naissance à Gilles, son deuxième enfant..
Richard, son grand frère alors âgé de 3 ans le regarda emmailloté dans son lange et dit à Ginette avec un soupçon de déception : « Il a pas de pieds » !
Charles, Ginette, Richard et Gilles, une si belle Famille !
Nous habitions à paris dans le deuxième arrondissement. Le « logement » se situait au 5ème étage, en réalité, dans la partie « grenier » de l’immeuble. Une pièce d’environ 10 M2 située à un bout du couloir commun à l’étage utilisée comme cuisine et une deuxième située à l’autre bout du couloir, de même superficie, utilisée comme chambre. Pas d’eau courante, un robinet commun dans le couloir distribuait l’eau froide, quand aux W.C., dans le couloir également, « à la turc » et commun bien sur !
A cette époque, Reine, la maman de Charles vivait avec nous. La chambre étant trop petite, un lit pliant avait été installé dans la cuisine. Reine était le parfait sosie de « Colette » et partageait avec elle le même amour pour les chats. Comme elle craignait les souris (nombreuses dans les greniers) elle avait pour habitude de mettre le chat sous les couvertures.
La vie était dure à cette époque, Charles travaillait jour et nuit, Ginette s’occupait de nous ainsi que « Mémé »… Nous avons souffert du froid, de la chaleur, du manque d’eau, mais Richard était d’accord avec moi pour dire que notre enfance a été merveilleuse. Le logement, petit, à la limite de l’insalubrité, malgré tout fleurait l’Amour distribué tous les jours.
Passons sur la petite enfance partagée entre maternelle, jeux au Palais Royal situé à quelques centaines de mètres et vacances en toutes saisons, Charles travaillant aux N.M.P.P. (nouvelles messageries de la presse parisienne) comme « porteur de journaux » et bénéficiant ainsi de congés qui revenaient tous les 10 mois.
Très tôt Richard et moi avons développé une passion pour la lecture et le cinéma. Charles nous disait : « Lisez tout ce que vous pouvez, B.D., revues, livres français ou étranger et si vous ne comprenez pas quelque chose, demandez moi ! » .
Notre Père était un lecteur acharné, dès qu’il avait 5 minutes il se plongeait dans un roman. Richard, je crois me rappeler, a lu Les Misérables à l’âge de 9 ans… pendant que moi je dévorais « Blek le Rock », « Kit Carson »ou encore « Tex Tone » entres de nombreux autres. Il faut dire que notre Père nous emmenait au « dépôt de presse » où nous pouvions emprunter tout ce que nous voulions comme B.D. à condition d’en prendre soin et de les rendre intacts pour qu’ils puissent être vendus.
Papa.. ( vous avez remarqué, Charles, Père, Papa, c’est pour éviter les répétitions, clin d’œil à Richard qui me le reprochait souvent...) Papa donc, admirait un auteur en particulier et nous a incité Richard et moi à lire son œuvre, Jack London, celles et ceux qui connaissent bien Richard auront compris.
Richard et moi, entre deux « jeux de guerre entre cow-boys et indiens » parlions beaucoup de ce qu’il lisait. Il me racontait l’histoire de Joseph Balsamo... enfin du Comte Pellegrini, Mélissa, Fenice, Hérat ou encore chevalier de la sainte-croix ou bien Cagliostro si vous voulez !
Alors là, je dois dire que Papa a été le conteur le plus merveilleux au sujet de ce personnage, thaumaturge… ce qui pourrait faire de notre Père un initié, si l’on croit aux miracles ! (ce genre d’humour est arrivé bien plus tard entre Richard et moi, vous vous en doutez bien).
Maman, elle, nous emmenait toujours au palais Royal, les jeux avaient changé, le bac à sable a été remplacé par « la balle au prisonnier » et elle tricotait les pulls pour l’hiver. Dans son sac, avec la laine, des sandwichs, pain beurre, chocolat, enfin Banania, avec ce drôle de « nègre » sur la boite.
C’est sans doute cela qui a donné naissance à cette horreur du racisme pour Richard et moi à cause d’un « y’a bon » parce que c’était vraiment bon de se taper ce casse-croute !
Mémé, vous savez ? elle était médium, elle ne faisait pas tourner les guéridons, elle ne racolait pas en demandant 10 francs par visite, non, elle avait un don et ça c’est papa qui nous l’a raconté.
Pour nous, c’était « Mémé », celle a qui on pouvait faire des niches, celle qui nous consolait quand Papa ou Maman disputait trop fort. Et puis elle est morte la même année que « Colette » (décidément la ressemblance). Elle a dit à papa.. « si le Paradis existe je t’enverrai un signe… par trois fois ! »
Notre chambre ne possédait qu’un « vasistas » en pente donnant sur les toits. Le jour de la mort de « Mémé », Papa pleurait à chaudes larmes, un pigeon s’est posé sur le vasistas, il ne pouvait s’accrocher et glissait, puis s’envolait. Au passage il tapait avec son bec sur le carreau. Après s’être envolé, il est revenu, par trois fois et à chaque fois tapait avec son bec…
Après ce jour, aucun pigeon n’est revenu.
Pas simple de raconter une vie, une partie de vie avec quelque phrases, pas simple de rendre hommage à mon frangin qui n’est plus présent ( ça se discute ça !)
Richard, tu me manques tellement… Papa et maman aussi bien sur, je ne devrais pas, puisque je sais que rien ne meurt vraiment jamais…
Gilles !